Naissance et construction de la Tour Eiffel
C’est à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1889, date qui marquait le centenaire
de la Révolution française qu’un grand concours est lancé dans le Journal officiel.
Le pari est d’« étudier la possibilité d’élever sur le Champ-de-Mars une tour de fer, à base
carrée, de 125 mètres de côté et de 300 mètres de hauteur ». Choisi parmi 107 projets,
c’est celui de Gustave Eiffel, entrepreneur, Maurice Koechlin et Emile Nouguier, ingénieurs
et Stephen Sauvestre, architecte qui est retenu.
La conception
50 ingénieurs et dessinateurs ont exécuté 5 300 dessins, plus
d’une centaine d’ouvriers ont préfabriqué en atelier plus de
18 000 pièces différentes et 132 ouvriers se trouvaient sur le
chantier au montage.
La construction
• Les fondations commencées le 26 janvier 1887 durèrent
cinq mois et furent effectuées entièrement à la pelle. Les déblais
furent évacués par des wagonnets tirés par des chevaux et par
locomobiles à vapeur.
• Les piliers. Il n’y eut pas de difficultés pour la construction
des piliers 2 et 3, du côté du Champ-de-Mars. Côté Seine, les
piliers 1 et 4 nécessitèrent des fondations à l’air comprimé à
l’aide de caissons de tôle enfoncés à 5 m sous l’eau.
• Les fondations les plus profondes ne dépassèrent pas 15 m.
Dans chacune des fouilles des pieds furent coulés (4 massifs de
maçonnerie qui supportaient les 4 montants de chaque pied de
la Tour, dits arbalétriers).
• Le montage du 1er étage. La difficulté du montage résidait
dans le départ à la base des arbalétriers. En effet, il fallait les
mettre dans une position inclinée « en porte-à-faux » pour qu’ils
rencontrent les poutres horizontales du 1er étage. Pour réaliser
cet assemblage, les ingénieurs utilisèrent des vérins hydrauliques
qui assuraient le mouvement de chaque pied et mirent surtout
en place un dispositif original d’échafaudage surmonté de boîtes
à sable qui se vidaient pour régler l’inclinaison des arbalétriers.
Aujourd’hui, les vérins n’existent plus, mais une reconstitution,
réalisée en 1995, est exposée dans le pavillon Ferrié au 1er étage
de la Tour.
• Le 2e étage fut monté à l’aide de grues qui empruntèrent le
chemin des ascenseurs. Les pièces furent entièrement usinées aux
ateliers Eiffel à Levallois et rivetées sur place. La Tour fut montée
comme un Meccano® géant avec une précision remarquable, ce
qui était une grande nouveauté.
• Du 2e au 3e étage, les charpentiers du ciel firent des prodiges
et il n’y eut pas un seul accident mortel pendant la construction.
• Le monument fut inauguré le 31 mars 1889. Ce jour-là,
Gustave Eiffel gravit les 1710 marches de la Tour pour planter
à son sommet le drapeau tricolore. Dans son ascension, il était
suivi par des membres du Conseil de Paris, dont M. Chautemps,
président du Conseil municipal de Paris. La Tour Eiffel fut l’édifice
le plus haut du monde jusqu’en 1929, date à laquelle se dressa
l’immeuble Chrysler (319 m) à New York.
Des chiffres pour une épopée
• Les 4 piliers de la Tour sont inscrits dans un carré de 125 m de
côté et orientés selon les 4 points cardinaux.
• Poids de la charpente métallique : 7 300 tonnes.
• Poids total : 10 100 tonnes.
• Nombre de rivets utilisés : 2 500 000.
• Nombre de pièces de fer : 18 038.
• Coût de la construction : 7 799 401,31 francs-or de 1889.
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